Hugues de Prémare
Navigateur - Architecte Naval

La voile a toujours été au centre de ma vie. Des premières navigations en optimiste aux grandes régates internationales en passant par mes études d’architecte naval, mon parcours me permet d’aborder le grand défi de la Mini-Transat avec ambition.

Tout commence... en Loire-Atlantique

Né à Paris, je découvre la voile dès mon plus jeune âge à l'occasion de stages d'été en optimiste, à Quimiac. Puis viennent les premières navigations sur le voilier familial: Aïolos, un cap corse, petit croiseur de 5.75 m dessiné par le célebre architecte J.J. Herbulot. J'apprends tout grâce à ce voilier: lire les cartes, préparer sa navigation, régler ses voiles mais aussi le bricolage et l'entretien d'un voilier. A 14 ans, je commence même à naviguer à bord en solitaire, causant quelques frayeurs à mes parents. Un an plus tard, j'accompagne mon père pour participer à ma première régate. Et tout me plait, aller plus vite que les concurrents, exploiter au mieux le plan d'eau, je découvre l'adrénaline de la compétition à la voile et en deviens accro.

La voile étudiante comme école

Quelques occasions de régater se présentent les années qui suivent, mais la classe préparatoire limite les disponibilités. Après deux ans de vie studieuse, j'intègre les Arts et Métiers, école d'ingénieur reconnue, avec l'objectif clair de devenir architecte naval. Cette vocation me conduira plus tard sur les bancs de l'Ecole Navale, puis de l'ENSTA Paris afin de me spécialiser en génie maritime. Mais l'école d'ingénieur est avant tout l'occasion de renouer avec la régate et de rencontrer d'autres passionnés. Très vite je rejoins l'équipage des Voilz'Arts et, pendant deux ans, nous enchainons les navigations d'entrainement et les régates en Longtze, sous la houlette de Pierre Mas,  coach reconnu et ancien barreur de l'America's Cup. Je progresse beaucoup et les premiers succès arrivent: 2 victoires du Spi Ouest France.

En parallèle, je multiplie les expériences professionnelles dans le milieu de la voile: JPK Composites, BE Racing (écurie de Louis Burton), SEAir, j'apprends beaucoup sur les méthodes de fabrication, l'électronique, les outils de performance, etc.

Saisir les opportunités

En 2017, les études se finissent, la saison voile étudiante aussi, quand j'apprends qu'un équipage de Match Racing cherche un  numéro 1 pour régater 3 semaines aux Etats Unis. C'est le début de 4 années de collaboration avec le CVSAE Team Paris Match, où j'apprends toute la rigueur du Match Racing, discipline à part de la voile sportive où les voiliers s'affrontent en duel. Nous régatons ensemble sur le circuit Français et International et atteignons en 3 ans la 42ème place mondiale.

Mon niveau monte d'un cran, et j'ai l'opportunité en 2018 de participer au Tour de France à la Voile en Diam 24, avec l'équipage de Bruxelles, managé par Mady Faubert. Le niveau est extrèmement relevé et le support très exigeant. Le résultat n'est pas là, mais l'experience est incroyable !

Un nouvel objectif: la Mini Transat 2023

Peu après, je commence à travailler en tant qu'architecte naval chez Technip Energies. J'ai la chance que mon employeur me soutienne dans mes projets voile, alors, frustré par le résultat du Tour de France à la Voile 2018, je décide de préparer l'édition 2020. Je rejoins l'équipe de Voile Ambition Dunkerque, dont la réputation n'est plus à faire sur le Tour. Nous nous entrainons dur pendant l'hiver 2020 dans le froid du Nord, mais la COVID vient tout chambouler. Les entrainements cessent, le Tour 2020 est annulé. 

S'en suivent plusieurs mois à cogiter, confiné à Paris. Il faut rebondir ! Mais sur quel projet? A mesure que les jours enfermés se succèdent, l'envie de grand large se fait de plus en plus forte. Entre deux réunions visio je me rappelle les sensations de navigation en solitaire sur Aïolos et mes rêves de gamin de traversée de l'Atlantique. C'est décidé, mon prochain objectif sera la Mini Transat 2023 ! Mais étant avant tout régatier, cette Transat je la veux compétitive avec de vrais objectifs de performance. Alors je choisis le bateau le plus rapide, j'obtiens le feu vert de la banque et je lance la construction d'un Maxi 6.50. C'est parti, le projet est lancé !

C'est ainsi que débute mon aventure Mini Transat 2023, et la suite, écrivons-la ensemble !